mardi 9 septembre 2014

De la télékinésie du verbe à « Kaléidoscope de couleurs fauves » de Raynaldo Pierre Louis, Critique d’Anderson Dovilas



« Je dédie le vent aux nuages
Aux colonnes de nuées qui transitent »

Est-il possible d’être un aventurier sans aventure, ou d’être poète sans risquer le devenir des mots. Et si la poésie exigeait de vivre par le choc de nos entendements à savoir poétiser désir et inquiétude ? Le philosophe anglais John Loke eut à dire que : « L’inquiétude qu’un homme ressent en lui-même pour l’absence d’une chose qui lui donnerait du plaisir si elle était présente, c’est ce qu’on nomme désir, qui est plus ou moins grand selon que cette inquiétude est plus ou moins ardente. » En ce sens, la pertinence inquiétude et désir deviennet évidents, par le sentiment de combler le vide, et la crainte de perdre quelque chose. D’où le sentiment d’appartenance et de possession est à valeur équitable à la chose elle-même ou à ce couple conceptuel présence-absence.
Kaléidoscope de couleurs fauves est un livre qui s’ouvre sur une esthétique pure, de questionnement simple et profond, de désir et d’inquiétude de perdre le contrôle de soi en se rapprochant du nihilisme.

« Toute note s’oublie dans la mémoire des sons
Les notes s’écrivent en caractère de braille
Ô les chants qui enchantent l’aurore
Quelle volaille va préluder le jour ? »

De l’originalité des images jusqu’à l’opacité du style, l’auteur dénote sa poésie dans un corpus hors des normes narratives comme un vol vers une transcendance littéraire quelconque. Et si nous prenons la poésie comme élan significatif des désirs. A cet effet nous aurons à opposer poétiser la chose que l’on possède à un sempiternel amour pour la possession, processus par qui l’on arrive à être possesseur.

« Je ramasse une main de nuages mourants
Dans les ciels de ma parole porteuse de mouches »

Asphyxiant le réel par cette parole poétique, ce surréalisme a modelé la télékinésie du verbe qui se déplace du ça vers le moi sans désir d’être volontaire ou involontaire mais tout simplement poétique. En effet, ce livre est un alliage d’une rafale de souffle et de sang, un champ magnétique de couleur fauve.

 © Anderson Dovilas
Linguiste-Ecrivain

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