mercredi 10 décembre 2014

Critique de Denise Bernhardt sur '' Kaléidoscope de couleurs fauves '' de Raynaldo Pierre Louis

Denise Bernhardt
Dans ce nouveau recueil, Raynaldo Pierre Louis nous offre un cadeau précieux : un kaléidoscope, de couleurs fauves, sans doute par allusion au mouvement pictural français né au début du 20ème siècle.

Dans ses jeux de miroirs fragmentés, RPL décompose et recompose l’arc-en-ciel de ses émotions, de ses dégoûts comme de ses émerveillements en passant par les vertiges toujours recommencés de ses rêves.
C’est un poète rimbaldien, il ne saurait s’en défendre même si « le Bateau ivre » devient galiote, et si le fleuve se fond dans l’infini des océans. Le kaléidoscope se prête à des jeux intellectuels allant de la matière immuable à la multiplicité de ses manifestations, le tout par les métamorphoses initiées d’un léger mouvement de la main.
Ainsi RPL déroule ses états d’âme à travers les stimulations de la nature, le poids insupportable du réel, et les circonvolutions de ses spasmes intérieurs, il y met ses tripes et ses rêves,  toutes les larmes des jours.
Le ton est donné d’emblée par cette citation de Pierre Reverdy :
« Le rêve du poète c’est l’immense filet aux mailles innombrables qui drague sans espoir les eaux profondes à la recherche d’un problématique trésor. »

Pour exorciser son mal -être RPL fait appel à des symboles magiques comme celui de « l’oiseau migrateur »  image d’évasion et de délivrance. Il s’en remet aux pierres précieuses dont nous connaissons les pouvoirs : « ces pierres mythiques qui lapident la nuit » car les pierres ont toujours eu un effet bénéfique sur ceux qui les portent.
Oiseau magique, pierres mystiques, le poète s’entoure aussi de beauté et de lumière, la nature le bercera de fleurs :

«  J’apporte ici
Mes lampes jaunes
Et que les eaux s’allument
Dans mes lumières soûles »

La lampe, le Génie de la lampe qui exauce les vœux, apaiseront-ils les tourments du poète ?
Il faut absolument :

« que l’oiseau chante
Pour la romance des fleurs »

Cependant  le serpent est là, le mal fait partie de l’existence.
« alors le poison du serpent circule dans le ventre de la nuit ». Commencent  pour le poète mille métamorphoses : beauté de l’île intérieure où vivent les fleurs, la douceur, les heures bienheureuses qui effacent les griffures des nuits.
Dans ce monde onirique se glissent des évocations mystiques plus précises :

«  les pierres d’améthystes /des chevaux blancs »
Tels ceux décrits dans l’Apocalypse de Jean . Dans chaque être humain sommeille un rêve de lumière, qui vaincra à jamais les ténèbres. L’auteur oscille entre rêve profane et voyage astral :

« j’oublie mon corps quelque part
Et je pars…..
Et je baise les lueurs astrales »

Mais quelle apparition est plus féerique que celle de l’ange de l’Apocalypse quand le doute submerge l’âme et que la mort fait le guet :
«  je porte en moi
La sensation des fleurs suicidées » 

A cet instant du recueil, et avec le poème :
«  Les fleuves porteront mon visage »
S’élève une voix rimbaldienne  qui évoque :

« les fleuves m’ont laissé descendre où je voulais »
 d’Arthur Rimbaud .
Raynaldo Pierre Louis décline également le poème de la mer tout ruisselant d’étoiles et de «  vagues aléatoires ». Son élément est l’eau de l’inconscient sublimée par la réverbération de l’azur.
Il se fait batelier « entre deux ciels »  entre une voile blanche et l’autre noire . Comment mieux exprimer la dualité de l’être.

Quel est le fil d’Ariane qui relie les délires du poète ?
Voyance inévitable fixée dans les legs de la mythologie :
« mes cent yeux semés sur la queue du paon »   
Qui nous font penser aux cent yeux du  berger Argos.

Voyance et ivresse, car RPl  voyage dans la fascination des « poètes maudits »  du 19ème siècle français. Ce n’est pas l’absinthe, la fée verte, qui le transporte dans les mondes cachés, mais Bacchus qui préside à ses ivresses
«  derrière la porte de l’aurore ».
 
L’auteur possède également le sens des métaphores magiques et percutantes :
«  pourquoi cette danse manigancée des abeilles
Dans les reins mouvants des étoiles ». 

Abeilles qui sont autant de signes d’or tourbillonnant dans le cœur tourmenté du poète qui ne rêve que d’évasions. Fuir son île, ses vomissures, ses contorsions, ses provocations  ne pas devenir fou,  des navires l’attendent pour cingler vers des terres inconnues. Le poète insulaire s’embarque vers les îles chantées par Homère, pour trouver au pied des mausolées blancs, l’intense baiser bleu des mers.

Baiser qui guérit d’inguérissables blessures… ô se laisser glisser au fil des eaux pour étouffer les cris de la souffrance, et les hurlements fauves d’anciennes déchirures :

« Moi
Je rature mon adresse
Je brûle mon prénom
Mon nom
Mon passeport
Et sans identité
Sans corps
Sans visage
Je voyage dans l’imaginaire des pages ».  

La nuit tombe, la lampe jaune s’éteint, plus rien pour indiquer le chemin du pur amour. Sentiment qui n’est pas le propos de ce recueil mais il brode en filigranes, son manque, sa recherche, tout ce qui est essentiel à l’humain.

Dans un avenir proche, je vois les étudiants à peine plus jeunes que l’auteur, se pencher sur ses textes, et les critiques littéraires user leurs plumes à tenter de les décrypter.

Honneur et Respect,
Raynaldo Pierre Louis  
    
                                                                                                                           © Denise Bernardt
                                           Le 10 Décembre 2014 

jeudi 4 décembre 2014

Critique de Moh Ajebbari sur le livre '' Kaléidoscope de couleurs fauves '' de Raynaldo Pierre Louis

Moh Ajebbari, franco-marocain
La poésie de Raynaldo Pierre Louis  m’interpelle, m’accueille et me convie à m’émouvoir…

Elle a frappé à ma vitre… et voilà ses mots telle une écriture chargée de trop d'hiéroglyphes qui  se bousculent métaphoriquement dans ma chair , comme un cri qui révèle les morceaux oubliés d’une vie. Ils dévoilent leur  extravagante et troublante nudité … l’espace  agencé de son imaginaire  est une vérité savamment et fertilement  éclatée…

A lire  son  recueil « Kaléidoscope  de couleurs fauves » , quelque chose d’inouï me convoque et s’impose à moi , même  pas besoin de clés pour effleurer l’approche interprétative de l’un des sens dormants ou subtilement cachés dans ses mots…
Avant d’embarquer pour vivre avec lui son inspiration ,  et les péripéties d’une existence semée d’embûches, on va  se diriger  vers la lumière incluse dans la peau de ses  mots :
« J’apporte ici
 Mes lampes jaunes
Sur les étangs
Les torrents
Et que les eaux s’allument
Dans mes lumières soûles »

Tout cela se donne  vivant dans une vision féerique et poignante, la lumière est ostensiblement verticale, sans clôture , totale et totalisante , les champs d’investigation éclatent à bout portant. S’interrogeant , il interroge les lumières, l’eau l’immensité de  la mer  « sur sa silhouette peureuse, comme l’astronaute fou qui quête  du vent sur la lune »   comme pour éviter une quelconque dislocation  ou un mutisme mortel.

C’est l’épopée d’une errance , d’un mouvement en partance  toujours en partance et  comment ne pas ressentir l’inouï  d’une parole  à la fois destinée aux lecteurs  et à soi-même ? En voguant à travers le sillage des mots de Raynaldo Pierre Louis   , comment ne pas succomber  au charme du panorama qu’il nous livre, un panorama  qui ne s’épuise pas  dans « les miroirs  , miroirs absurdes, tournant leurs faces vers les nébuleuses… » qui ne s’épuise pas non plus  dans  ce qui nous entoure  et dans l’éblouissement de l’évidence …

Je me sens traversé par une voracité pressante de démêler ces lignes, ces contours, boire  ces images  infiniment  colorées et «  baigner moi  aussi  mon front de lumière », élever le corps à la hauteur de l’innommable .
Il y a de quoi rester dans la fixité du temps .
Merci Raynaldo Pierre Louis .

                                                                                                                        ©  Moh Ajebbari,
                                                                                                                           Pau, France, 

                                                                                                  Jeudi 4 decembre 2014

lundi 1 décembre 2014

« Epopée de la nuit première heure », de John Nash F. Agera, par Raynaldo Pierre Louis

« Epopée de la nuit première heure » est le livre qui passe le chiffon sur les anciens corps. Il prône évidemment la souveraineté individuelle de l'homme et annonce cette étonnante révolution rimbaldienne, celle dont Rimbaud  rêvait toujours. Mais l'auteur (John Nash F. Agera) nous dit que « les humains manquent de construction intellectuelle »,  que le monde est vieux de concepts archaïques et il semble que l'Humanité n'est pas encore  prête pour de telle révolution. Il fait donc alors l'éloge d'une Saison en enfer, du Mythe de Sisyphe, de l'Homme Révolté,  de Freud, et j'en passe...Une invitation à fustiger la morale institutionnelle, cette « morale d’esclaves » comme pourrait l’appeler Nietzsche, la substituer de toute évidence à « la morale des maîtres ». Un réquisitoire contre les vendeurs d’arrière-monde. Une gifle à l’Humanité. En effet l’astre/l’axe de l’univers ne tourne qu’au présent dans cette sombre atmosphère aussi rude et sidérante. Par conséquent l´instant présent y est célébré et mis en exergue comme unique facteur de bien-être ou de bonheur. L’idéal ascétique est annihilé et l’homme y est invité à vivre pleinement ses passions et ses désirs dans l’éphémérité des choses. Des mots qui me brassent les biles, m’emmerdent au plus haut point. Un monde grouillant d’énergie, tourbillon volcanique de mots/maux chaudés bondés de philosophie à longueur de pages. Un livre qui émane du fin fond de la thébaïde existentielle et qui peut choquer bien entendu par sa toute puissante tonalité ahurissante, et, l’auteur, est affranchi de toutes contraintes civiles. Mais il le sait et assume pleinement tous les risques du langage, en connaît effectivement toute son utilité apparente : « Le langage recouvre des degrés multiples de compré-hension et d’interprétation de la réalité objective : en verticalité, en transversalité, en affectivité, et il est souvent inutile de parler ». Mais de quelle planète vient John Nash ? Il n’est pas en effet de la planète terre, il est d’un autre souffle, d’une autre vigueur, d’une autre vision, d’une autre pensée…

© Raynaldo Pierre Louis,
Poète-écrivain
République Dominicaine, novembre 2014

jeudi 9 octobre 2014

L'ami complice de Loic Stenk, dédié à Raynaldo Pierre Louis

Loic Stenk

Laisse-moi inspirer les embruns des étoiles,
Au reflet de ta plume où tes encres dévoilent,
Tous ces mots dénudés s'évaporant dans l'air,
Parmi le souffle chaud, d'une brise de mer.

Le ciel brille la nuit des beautés métaphores,
Dans tes lettres dorées aux richesses sonores.
Où, sous le clair de lune, écrit, désargenté,
Dépeignant les couleurs, ton esprit déjanté !

Il n'y a pas plus grand que partager son âme,
Sous les feux de son coeur, d'une fière oriflamme,
Au monde tristement, sourd, aveugle et muet,
Qui nourrit de l'argent un rêve désuet.

Heureux, l'ami complice, opposé au factice,
D'une terre vulgaire envahie d'artifice !
Car le cri du poète éclaire l'univers,
Par l'infinie splendeur de ses éclats de vers...

© Loic Stenk
Le 4 octobre 2014

mercredi 1 octobre 2014

Massacre, poème de Dark Ink


J'ai massacré ma feuille
Animée d'une sainte colère
Je voulais me massacrer moi même

Écumes tourbillonnantes
Obscurs éclairs nocturnes
Tout a chamboulé
Des le premier coup de plume

Rassasiée du nectar du cosmos
Rassasiée de la saveur de la lune
Je veux plonger dans les méandres
De la colère

Je veux me sentir vivante
Au travers de la haine

Je veux pleurer a m'en réjouir
Je veux rêver a en mourir.

© Dark Ink 

lundi 29 septembre 2014

Narcissique à ces heures perdues

Raynaldo Pierre Louis
Bah ! Le narcissisme est loin d’être subversif. C’est cette autre/haute capacité de s’exulter, de sublimer son être ou l’enjoliver dans le culte du moi. C’est mon véritable sacerdoce royal.  C’est ma propre main qui me caresse, qui me câline, qui me chatouille tendrement dans les vestibules de ma conscience. Autosuffisance. C’est un sport jouissif où l’on tâte ses globules blancs, ses globules rouges, ou ses cellules les plus diverses. C’est une thérapie lyrique, un massage si suave se faisant par soi-même. Ataraxie…ou enthousiasme parfait. Masturbation de mots à éveiller mon plaisir masculin, mon plaisir d'être moi-même. Un ruisseau. Un cours d’eau. Un torrent. Un fleuve tranquille débordant dans le corps. Une cascade intérieure irriguant les sens. Quelle volupté ! Je mange le venin de mon cerveau bruyant, libère l’harmonie psychique. L’euphorie des mots éclate mes veines. Le miel coule au cadran de l’horloge. « L’autre » est nul à ces heures perdues. Je me mire dans mon propre miroir intérieur. Un autre carrefour où se rencontrer, redécouvrir toute sa splendeur intérieure pétillant de mille soleils merveilleux quand tout devient si fade dans la gueule de l’homme. Le monde grouille bêtement, et je retourne sur moi-même comme le ressac marin. Ma joie ne vient pas du monde, c’est plutôt moi qui l’invente aux fournaises de mes pensées, au fin fond du labyrinthe de l’âme, dans les cheminées de la mémoire.  Le monde est une boule de sottise roulant sur mon crâne. Bulldozer meurtrier roulant sur le ventre.  Mais  je m’aime. Je vis.  Je me transporte aux confins de mon être. Je nage en moi dans mon immensité bleue-verte-rosâtre. Flottant en moi comme la barque en pleine mer.  Je m’invente un chaos mielleux, m’y perds dedans voluptueusement. Je suis beau, en moi-même, pour moi-même,  dans ma glace, et nul souci d’être beau dans le miroir de l’autre, quand on est déjà beau pour soi-même.

Et quand tu auras compris que « l’autre » ne pourra jamais combler tes besoins du cœur, ou tes besoins affectifs, tu apprendras toi-même à te donner de l’affection… 

Alors je m’aime, comme cette idole bariolée, tabou brisé de tous les vents du monde. 

© Raynaldo Pierre Louis,
 Narcissique à ses heures perdues

Saint-Domingue, 29 septembre 2014

jeudi 25 septembre 2014

Dualité de l’être mythique


Et par toi je suis entré dans le banquet du monde, aux  labyrinthes des gouffres putrides. Ô femme majestueusement belle ! Tu m’engendres mille fois dans les revers de tes jambes. Ô femme ! Pierre de jaspe, éclatante, pierre d’améthyste de mille couleurs disséminées sur l’horizon blêmi. Je t’aime comme ce couteau planté dans la tête de la nuit. Tête de Méduse tête de monstre. Ô criminelle de l’aube. Mangeuse d’abîmes de falaises, de pierres tombales et de pierres sanglantes. Noire sirène monstrueuse que j‘aime, tu m’entraînes là où triomphent les  innombrables écueils.  Chantez chantez chantez ! Chantez donc encore pour les matelots ! Mangeuse de pierres.  Mangeuse d’algues marines et de roches… Ô chantez ! Divinité du mal.  Tu bouffes les araignées noires, corbeau ravageur de mon cœur ensanglanté. Pourtant, tu fais la lessive de la nuit dans  ma cervelle  aquatique. Ô femme, tu es la mer qui broie les voyageurs, la mère de mes chutes insondables, je t’aime comme un film d’horreur. 

Tu es aussi cette flaque d’étoiles, dansant librement sur mon ventre morbide. 

© Raynaldo Pierre Louis
 Septembre 2014

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Vibrant commentaire de Moh Ajebbari : '' Très beau texte et belle façon enrichie que de s’attacher au spectacle du monde grâce aux mots… Tu rassembles tes pensées, tu accordes à l’imagination  sa force pour insister et revenir  d’une nuit entre un banquet et une présence au monde étonnée . Tu t’interroges par dessus les épaules d’une Schéhérazade  qui s’obstine   « à faire  la lessive de la nuit dans ta cervelle aquatique » , pour écouter le monde dans son brouhaha et ses rumeurs confuses . Le bonheur des mots n’est-il pas aussi  dans  la fureur de cette femme qui « t’engendre mille fois dans les revers de ses jambes » ? Le bonheur des mots ne prend-t-il pas source là « où triomphent les écueils » qui aident à mieux saisir la richesse du réel , réel qui congédie l’ennui et laisse place à une extase quasi- mystique…Un face à face qui s’éprouve et se goûte. Falaises , pierres, pierres tombales, roches …n’est –ce pas notre fragilité d’homme mortel condamné à des tâches répétitives, lucidité d’un désespoir , flamme vaillante d’un absurde? L’absurde dont Camus  disait avec force : « Je tire ainsi de l’absurde trois conséquences qui sont ma révolte, ma liberté et ma passion ». Reconnaître l’absurde c’est au moins mieux situer notre vie. On a beau maquiller l’absurde, il revient  parce que  même nos trajets les plus sûrs , ils se font sur un sol qui tremble… « …Chutes insondables… », l’homme s’en moque , mais pas la folie et la beauté n’en rient jamais de cette  constante menace '' .

Moh Ajebbari  

vendredi 19 septembre 2014

Raynaldo scuplteur des mots, de Moh Ajebbari

Moh Ajebbari
"Et si la poésie était ma dernière planche de salut, la dernière médecine des âmes malades ? J'aime l'illusion qui m'excite à vivre."

Les mots de Raynaldo Pierre Louis m’accueillent et me convient à m’émouvoir. Je franchis le seuil de la complicité et fais corps avec son imaginaire, accompli ou en train de se forger...l’aventure se narre. Et l’intimité, bien que bousculée par la diversité du style, de visions féeriques ou poignantes, de formats, me procure un certain plaisir.
Je continue mon chemin.
Chez Raynaldo la lumière est ostensiblement verticale.
Tout délire intégré, Raynaldo a un tempérament d’artisan. Il taille, cisèle, sculpte… Il aime façonner, pétrir, sentir ses mains entremêlant les lignes et les reliefs et border ses signes après avoir laissé la mémoire vagabonder à sa guise...

Raynaldo tend à l’unité au sein de la pluralité et appose ses rêves, sa douleur sur l’espace le plus approprié, selon les besoins de l’instant, passant d’une « tension créatrice » à l’éparpillement dans tous les sens, du ciselage des signes au corps à corps avec les mots.
Raynaldo aborde les formes taillées à même les contrastes, bien délimitées, véhiculant émotions et désirs de creuser davantage à même les craquelures du blanc qui orientent les sillages combinatoires et laissent le champ libre à l’errance du signe, à l’orée bien ciselée, telle une promesse défiant l’oubli.

© Moh Ajebbari

Franco -marocain
Septembre 2014

samedi 13 septembre 2014

Coup de cœur poétique de Patricia Hourra, en visitant ce blog

Patricia Hourra
Coup de cœur poétique! La poésie ! Un univers merveilleux que je prends plaisir à découvrir et à redécouvrir, toujours sans relâche et avec une passion allant crescendo! Comment pourrait- il en être autrement avec toutes ces sublimes plumes qui en jalonnent le théâtre? Hier, j'ai reçu inbox, une invitation à visiter le blog d'un poète. Courtoisie poétique quelque peu soutenue par une curiosité scientifique obligent, je m'y hasarde. Quel sanctuaire! Quelle aventure! Quelle incursion! J'en sors pendue! Si émerveillée que j'en reste comme flottant sur un petit nuage gisant entre ciel et terre! Raynaldo PIERRE LOUIS, poète Haïtien. Mon Dieu, quelle hargne!!! Il vous fait pénétrer dans un monde presqu’irréel, que dis- je dans une royauté où monarque jusqu'au bout de la plume, il vous impose son dictat, une dictature si bien menée que vous finissez par vous y habituer et pire, vous vous surprenez à l'adorer... loin de vous toute prétention de rébellion!

Ici, l'indicible est dit ; l'interdit est loi ; l'immonde est célébré ; le juste est rejeté, foulé aux pieds ; l'incroyable est instauré, le monde est renversé, secoué dans ses fondements les plus anciens....mais se faisant, ne restitue t-il pas le véritable ordre dissimulé par tant d'hypocrisie, maquillé par tant de produits de beauté (du bon marché au plus luxueux)? Ici, prenez garde à vous! Affranchi de toute contrainte, le poète vous conduira à en faire de même ; il vous y mènera en vous tenant par le bout de votre nez, si trapu puisse t-il être! ....Et vous risquerez de maudire Dieu et de rendre un culte à votre amant ; vous ne serez pas loin d'appeler votre père "maman" et de dire "papa " en désignant votre mère qui n'y verra que du feu ; vous briserez vos couverts en porcelaine si fine et vous mangerez vos repas à même le sol ; vous mettrez le feu à vos demeures et trouverez bercail dans les ruelles jonchées d'immondices.... oui , il vous spoliera du vieil homme et vous courrez le risque de ne plus jamais vous parer de " ses honorables apparats". La rencontre de la poésie, zut, la découverte de "la poésie" de Raynaldo Pierre Louis ne pourra produire sur vous que deux effets extrêmes: soit, vous en sortez fou amoureux de la poésie ou alors totalement blasé! La raison? Tout simplement parce que la poésie, il vous l'offre nue, d'une nudité absolue, à telle enseigne qu''impudique, vous ne pourriez que vous régaler de ses courbes indécentes qui vous sont si gracieusement offertes et à l’opposé, chastes, vous en détourneriez le regard, complètement offusqué en votre âme pudibonde! Mais comme vous y perdriez gros!

Les mots à priori pour lui n'ont pas de sens, c'est l'assemblage qu'il en fait qui les construit. Mais, extraordinairement, on n'y décèle aucune violence, juste un avertissement, un genre de conseil donné sous forme de sensibilisation dont le message pourrait être ceci : " Ne vous fiez pas trop à ce monde! Tout y est possible, tout y est en sursis!! " Si jeune ! (né en 1990) et déjà un langage si "vieux”, des mots à la barbe si blanche, mais fort heureusement, ayant encore toute leur chevelure!!! Il fait partie de ces voix qui font encore croire en Haïti après ce drame qu'on n'a nullement besoin de rappeler ...Sa vie à lui porte également le nom du drame ( perdre sa mère à 3 ans et ensuite perdre son père, le dernier symbole de sa vie familiale ) , un drame qui le condamnait à " la mort" , mais il en sort miraculeusement "ressuscité" avec toute la gloire qui accompagne la résurrection ! Bravo Raynaldo, bravo poète! Continue ton voyage entamé " Sur les ailes de Pégase" ton recueil publié aux Editions des vagues! Et bientôt, danserons-nous au rythme de la " Sveltesse de ma danse”, ton futur "bébé" !!!

© Patricia Hourra

11 Septembre 2014

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Poétesse, écrivain, juriste, Patricia Hourra travaille en qualité d'assistante du greffe au conseil constitutionnel de la République de Côte d'ivoire.

vendredi 12 septembre 2014

L’immortalité de Denise Bernhardt

« Les dieux eux-mêmes meurent/mais les plus beaux vers demeurent plus fort que les airains», dit Théophile de Viau. En effet, comment pourriez-vous croire, qu’une poésie peut-être mortelle ? Mais non bon sang ! Ce serait donc de l’amnésie, subversion folle, véritable abnégation, divagation sous le bas-ventre du temps ; la vie serait bien morte également. L’écriture, c’est donc de la pure matière éternelle, porteuse de vie, en mouvance sempiternelle au gré de l’espace-temps. Si Homère, Baudelaire, Rimbaud, ont pu immortaliser leurs noms de poètes, Denise Bernhardt en fait aussi partie intégrante, de ces poètes habitant l’immortelle mémoire de l’écriture, et par le souffle de son œuvre, elle a su donc appeler l’immortalité.

Mais jusqu’ici, on louvoie donc encore dans le rêve, on rêvasse toujours, et il fallait se tremper les pieds dans les fleuves du langage, se mouiller les pieds le corps l’âme, s’incorporer, dans la troublante réalité éblouissante de l’écrivain.


Alors ce matin-là, j’ai pu recevoir quatre florilèges de Denise Bernhardt, dont L’Ame Nue en fait partie. A la six-quatre-deux, je me suis glissé dans ce paysage de rêves…, ce territoire poétique si merveilleux. En fait, en lisant à peine ces textes, on sent déjà une certaine douceur de dire, l’on y voit bien la silhouette d’une main berceuse de femme nous parlant, nous susurrant si tendre, avec des gestes hyper affectifs. L’auteure n’a pas donc à justifier qu’elle est une femme, car elle l’est bien déjà dans ses mots les plus sensuels, ses maintes manières de dire, ses fresques, ses décors si féminins, si suaves, donc pas la peine de parcourir cent milles lieues, pour en décrypter, ou pour scruter son identité. Elle est bien femme, non par son aspect physique, mais par ses innombrables reflexes, ses myriades de façons de penser…, ses soliloques envoûtants, son état d’âme ou son subconscient :


« Je t’avais offert mes lèvres

En fermant les yeux
Pour que tu viennes en orfèvre
Me divertir un peu.

Mais je n’eus pas
Ta bouche douce
Comme un pétale
Sur ma bouche.

Alors je mis ma tête
Dans ton cou,
Et dans la rivière de mes cheveux,
Je te noyais de baisers ».

Et si la métaphore, se veut bien leitmotiv du dit, elle est alors ici exploitée à merveille, tissée dans la bonne toile. La poétesse a la voracité de cracher ses bouillonnements intérieurs, son bien-être, son mal-être, nous transcrit les plus douces paroles métaphoriques, toutes empreintes d’une féerie majestueuse, d’une tendreté particulière ; et le verbe en est bien souple, très ample, et assez tranchant quelquefois. Cette parole pèlerine, voyage entre sphères et ombres, entre amours et thébaïdes, « de crêtes en abîmes », « de sécheresses en plénitudes ». Dualités assez surprenantes, dispersées de part et d’autre dans le corps du texte. L’auteure en attente…, attend bien souvent un sédatif à son corps pleurant. Prestidigitatrice parfois, elle traverse son univers chimérique, elle sait « les aubes incertaines », « le temps blessé », « instants délicieux » et furtifs instants. Elle sait l’hiver, elle sait l’aurore… L’individu qui a tant marché, tant vécu, ne peut en mourir si facilement, l’expérience grossit ses sens.

Merci de m’avoir accompagné le long de ce beau pèlerinage, et croyez-en, l’œuvre de Denise Bernhardt ne mourra pas, elle en vivra. Je vous laisse donc enfin avec ce texte de l’auteure :

                                     
Il est des feux

Qui ne meurent pas
Et qu’un souffle suffit
A faire renaitre.

Il est des liens
Qui ne se brisent pas
Quelque soit l’épée
Et l’orient de la lame.

Il est des mots
Qui ne s’effacent pas,
Venus des antres
De chair et de sang.

Parce qu’ils sont
Nés de mon cœur embrasé,
Tissés de mes mains candides,
Gravés dans le cristal de l’âme.


© Raynaldo Pierre Louis
Poète-Ecrivain
République Dominicaine

Décembre 2013

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NOTICE :

Denise Bernhardt, née en France en 1942, à Cannes , elle passe son enfance au bord du lac d’Annecy, son père étant savoyard, en partage avec la Côte d’Azur. En 1961 elle devient enseignante, puis agent administratif . Elle écrit ses premiers poèmes dès l’école primaire mais ce n’est qu’en 1997 qu’elle commence à publier .
La plupart de ses douze recueils édités ont obtenu des prix. En particulier,
Le Prix Aragon de la Société des Poètes Français en 2000
pour Dialogue Ensoleillé, écrit avec René Eyrier,
Le Prix de la Fondation Blanchard pour LACRIME en 2002.le Couronnement de Mérite IL CONVIVIO à Rome en 2003 pour l’AME NUE
En 2006, publication de « La Vie en Marelle « avec Duccha, jeune poète d’ Haïti, et l’Amour du Monde en 2010 avec Duccha toujours : Duckens Charitable.
Prix pensieri in versi (Il Convivio )
En 2007 publication de « La Mangrove du Désir «
2eme Prix des Amourimes 2009 et Grand Prix des Erotides 2008
pour le recueil Le Temps des Sortilèges et les Braises Noires
décernés par POESIAS (Cercle Européen de Poésie Francophone.)

La Face Double du REVE publié en 2010 avec Yves Romel Toussaint.au Vert Galant Editeur.et en 2011 Tremblements de Cœur.
Le Temps des Sortilèges publié en 2013 – Edition des Vagues (HAITI)
L’auteur est membre de la Société des Gens de Lettres ,
Sociétaire de la Société des Poètes Français, Déléguée pour Haïti
Membre du Pen Club International et de nombreuses autres associations littéraires dont la Société des Poètes Créolophones en HAITI. Et du Comité de lecture des Editions Des Vagues.(HAITI) .Elle intervient dans de nombreuses revues et quotidiens, ainsi que sur des sites internet, en France et à l’étranger.

mercredi 10 septembre 2014

HAUTE TENSION, voyageur sans repère

Ma vie est crachat, éclaboussure, tourbillons de poussières mêlées d´azur. Tout est possible sur les rivages de l´encre, par la voie/voix de l´imaginaire. Je fais de cette parole une place publique, pour pisser au visage de l´homme. Cette parole, oui cette parole, je la dédie à la chienne qui m´aboie. Ô l´immensité d´un homme se perd, dans la toute petitesse d´une île... Moi je transcris sur du papier-voyageur, tous les déchets, tous les fossiles, tous les immondices en transit dans ma mémoire. Ô précieux tapis de mon âme, où bourdonnent régiments de mouches… Ma mémoire est une savane boueuse, où les chevaux marchent à grands pas. Je me roule dans la fange à rebours, et j´en roule encore et encore…
Alors loin du commun des mortels, je vis, gesticule…, dans le jeu strangulatoire des abstractions ludiques. Je vis aux pays sombres, ombragés, peuplant de symboles et d´images folles. Extravagance d´esprit. Absurdité de chair, en tournoiement, dans le sexe tourmenté du poème. Je salis ce papier de mots, qui s´étouffent, qui s´étranglent, mots furieux qui taquinent le vide, bouleversant l´immobilisme des choses. Ô mes bavardages loufoques, innombrables palabres inutiles, anodines sur la table d´un poète. Mais nuances… Impostures. Déguisements pour déguiser la vie. La vie. Oui la vie : ce véritable spectacle de fous, où le genre humain grouille à l´envers dans ses vermines qui puent. Et moi timidement… je bouche mon nez, comme pour ne pas respirer la forte odeur de l´homme, qui roule…, joyeusement, dans les latrines empestées du mal.
Tous les éléments de la nature, tous les sentiments de l´homme sont conviés ici. Et gouffres, tonnerres, ressacs, écueils, tournez, tournez, roulez donc sur ma poitrine. Ceci est donc ma chambre, où les fenêtres s´ouvrent sur le cosmos. Il y a ici des souvenirs macabres. Il y a là des voix qui se repèrent, qui tonnent, qui bercent… Toujours nuance. Controverses. Antipodes à la marche du temps. Moi je vous donne la paix, la haine, la guerre, l´amour..., enchevêtrés de rêves, de passions ou de toutes folies. Mille pensées me traversent la mémoire. Mille et mille guêpes me guettent d´un bout à l´autre. Mille blessures. Mille cicatrices. Mille rêves. Mille illusions. Mille fantômes. Mille spectres en caricature circulaire. Je me pose toujours mille questions, et j´ai toujours mille réponses à chacune. Alors pour survivre, j´ai donc appris à vivre sans patrie, vagabonder dans l´espace-temps. Ô patrie : je n´en ai nul besoin, je bourlingue ça-et-là, ici et ailleurs. Alors je vogue dans la brise errante, sans prétexte d´un quelconque repère. Je suis seul dans un continent de rêves, je suis seul contre un continent. Je m´en irai dans les entrailles du désert, là où les soleils ardents plombent les instants d´hiver. Je tonne, je gronde, dans la marée de la mer en furie. Moi je suis marée montante, et marée descendante à la fois. Je me gifle par moments, par instinct, par instants, pour me réveiller de ma torpeur, de ma dormance au sein de cette foule gluante...
© Raynaldo Pierre Louis, vendredi 31 Janvier 2014

(Voyageur sans repère, CHANT INEDIT)

 

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Vibrant commentaire de Pradel Henriquez : '' Ce texte est absolument beau. En le lisant, j´ai la forte sensation d'être en présence d'un Lautréamont. Prière de ne pas le lire au milieu de la nuit. L'horreur risque de vous habiter. Une nuit, je me souviens bien, le Marquis de Sade m'a foutu toute la panique de mon existence de lecteur. Révolte et vœux de beauté sont au rendez-vous. Pas de doute qu'avec ce poème terrible, obsédant, et où la liberté de langage est totale, on a là, l'un des meilleurs textes poétiques de la poésie haïtienne actuelle. Comme une existence nouvelle sans laquelle NON. Comme on dit condition sine qua non. C'est dorénavant, le SINE QUA NON de la poésie de mon temps, marqué d'ailleurs par le temps lui même et par la force de vivre. Le désir de vaincre. Le choix d'être libre. Désormais, on peut se dire que, "Tout est possible, sur les rivages de l'encre...". Chapo à Raynaldo Pierre Louis, ce poète jacmélien, mon ami, qui fait signe de vie, où dont la poésie clignote en permanence, et qui surtout, communique on ne peut plus, ce signe vital à celles et ceux qui ont tout simplement le sens de l'autre ''.

Pradel Henriquez 

L’insuffisance du langage…

Raynaldo Pierre Louis, Saint-Domingue. 2014.
Tu sais poète : pour corroder le métal de mon âme, j’ai eu recours à l’écriture. S’exacerber dans le bocage des mages, à outrance l’on se bouquine. Et la mémoire bourbeuse : réfléchit la lourde lumière, des astres-voyageurs… Illumination de vases. Supernova de sangs. Fioritures-fournitures. Ô novation ! Thématique exanthématique, où les mots se régalent de la jouissance en enfer. Conceptualiser l’écriture sans méthode, et pêle-mêle, je : jongleur brasse les mots, tels matériaux dérisoires… Ceci est un poème pour dire…, que le langage n’est jamais suffisant. Un poème cumulo-nimbus. Véritable cure-pipe de ma pipe de mots. Je suis monté, sur le ventre de l’humanité, pour quereller avec l’existence. Je m’ignore quelquefois, ignore les innombrables interrogations existentielles, et vis de manière plus vague, dans toute la lumière m’embrasant, dans le creux furtif des saisons…

Moi j’écris pour me saigner…, me blesser rudement…, pour que la plaie soit plus rouge, et la pierre plus austère ; que les branches de l’arbre soient planches, dans le festin de la nuit blanche. Je tapote la porte des désirs béants, azur-blessures cicatrisées. J’ai la géographie des papillons. J’ai la rouge iconographie des automnes. Et ceci est bien mon poème, tarabiscoté, travesti en visages multiples… Terrasser l’hiver dans sa marche absurde. Oui mon poème. Un poème mille pattes, déposant ses pieds partout dans le non-lieu. Mon poème ne finit pas. Nulle finitude. Et l’espace –temps en est trop petit, je vis hors-temps, hors d’espace, forger un milieu sans largeur ni longueur, pour me perdre et me pendre à contre-courant. Cette immensité est donc trop étroite. Oui je vis hors-temps, où les calculs d’heure n’existent guère. C’est une infinité de millénaires, collée au front de mon poème, mon poème, oui mon poème, pour dire l’insuffisance du langage. Ensiler l’été de l’encre. Gravitent les vapeurs…, en sens vertical du rêve.

Je navigue entre mers et villes, me libère et m’emprisonne.  Je coiffe l’exil, ô exode demi-consciente. Je rature ce siècle, de hiéroglyphes palpables..., les scribes reviennent à l’ère moderne. Clairon. Clairon. La lyre se promène dans les montagnes du cerveau. J’interpelle la démence, dans la spirale de l’opium. Ivresse. Toujours ivresse. Saoulerie d’un ivrogne acharné. Évoé !!! Oui, et la mémoire divague, de sphères en sphères. J’ai ma main plus vaste que moi, plus têtue que moi, perdue aux pays virtuels ; alors les abeilles rôdent, aux alentours de ma main. Errer. Vaguer. Voguer. Vautrer. L’on s’en fou désormais, la quête intérieure continue. Je suis un animal dans la nuit, un nuage qui passe, un météore éblouissant. Et mon poème s’évade avec moi-même, tel papillon de mai…

© Raynaldo Pierre Louis,
Lundi 25 novembre 2013,
Saint-Domingue, Villa Mella, Valle Hermoso

Le paradis des étonnants voyageurs

© Marie Guillemine Benoist

J´aime la géométrie de ton corps
et le crayon artistique qui l´a tracé

ton corps…

corps luisant
agrémenté de pierres qui luisent

ton corps…
c´est l´île des Hyperboréens
rêvée par les naufragés perdus

sur les brisants de mer
et moi
dans ma quête de bien-être
dans ma quête de folie et de luxure
j´y demeure
sempiternellement
comme seul temple

salutaire
depuis les pieds déposés sur la lune

ohé !!!
pour les œufs d´arc-en-ciel que tu m´apportes
aux portes écloses des désirs fous

ma vie tranchée en deux
je t´offre la plus belle tranche
comme pour avoir porté dans ton corps
l’immense pays de Cocagne des étonnants voyageurs


© Raynaldo PIERRE LOUIS

mardi 9 septembre 2014

Comentario de Jael Uribe sobre el poemario : « El viento exótico de ultramar » de Raynaldo Pierre Louis.

Raynaldo Pierre Louis, con el escritor dominicano Benito Manuel, que le ha invitado, para leer poemas de su poemario inédito : « El viento exótico de ultramar », en el Taller Literario Juan Sánchez Lamouth. Agosto 2014. Santo Domingo.











El viento exótico de ultramar es un viaje sin retorno a la poesía. Este libro nos ofrece el místico recorrido al universo de un poeta convertido en isla que expande sus fronteras, declarándose a sí mismo ciudadano del mundo en su manera surrealista de mostrarnos la vida. Una visión abierta que sorprende con alucinaciones tan complicadas y a la vez tan sencillas como el mar huracanado, en contraste con sus aguas calmas. En este libro nos encontramos con la voz de un poeta cuya « alma pedalea » entre la necesidad de matar al poema que, como un « virus maldito » impregna su sangre, la devora, la posee y la domina obligándole a decir sin tregua, desbocado. Por otra parte, nos encontramos con la intensa necesidad del escritor de hacerlo suyo sin tregua, de derramarlo en las páginas en oleadas marinas transparentes, absolutamente blancas y sin reservas. El poeta parece dejarse dominar a veces del poema, amando por momentos sus cadenas invisibles, para luego resurgir tomando a la poesía “por las riendas”. En esta milenaria guerra entre amo y sirviente desconocemos quien será el ganador, si la poesía imperante o el poeta contendiente.

Este libro huele a poesía por todas partes, a poema salido desde lo profundo, que no se oculta, ni vive al acecho. Un poema que abre su boca abismal para reclamar su espacio cargando en su vientre un dolor en redundancia, propio del poeta.

Raynaldo Pierre Louis  se muestra mucho, y se cree menos. Maneja su decir con la gracia y la certeza que garantizan un manejo maduro de la palabra, con poemas sin términos ostentosos ni rebuscados y sin embargo, pletórico de imágenes surrealistas, pulcras, poderosas y en muchas maneras, inesperadas. Al igual que el viento, su palabra es fresca, rebelde, precisa. ¿A qué tierras nos llevará este viento de ultramar? Este mapa lo podrá descifrar únicamente el lector navegante que se zambulla en su fuerza y habiéndolo leído con los ojos abiertos, logre salir airoso.

© Jael Uribe
Presidente Mujeres Poetas Internacional (MPI)

Mi alma pedalea


Mi alma pedalea
Pedalea
Pedalea
Mi alma pone sus pies
Hambrientos
Sobre los pedales de la embriaguez
Mi alma pedalea
Pedalea
Pedalea
Embriagándose…
Por las rutas de alquitrán dulce…
Mi alma pedalea
Pedalea
Pedalea
Ferviente ciclista 
Mi alma pedalea
Pedalea
Pedalea
Embriagándose
Por las rutas de la embriaguez infinita
Mi alma pedalea
Pedalea
Embriagándose
! Oh ! Mi alma
Tiene un olor de poesía 

© Raynaldo PIERRE LOUIS
Santo Domingo, 2013