lundi 1 décembre 2014

« Epopée de la nuit première heure », de John Nash F. Agera, par Raynaldo Pierre Louis

« Epopée de la nuit première heure » est le livre qui passe le chiffon sur les anciens corps. Il prône évidemment la souveraineté individuelle de l'homme et annonce cette étonnante révolution rimbaldienne, celle dont Rimbaud  rêvait toujours. Mais l'auteur (John Nash F. Agera) nous dit que « les humains manquent de construction intellectuelle »,  que le monde est vieux de concepts archaïques et il semble que l'Humanité n'est pas encore  prête pour de telle révolution. Il fait donc alors l'éloge d'une Saison en enfer, du Mythe de Sisyphe, de l'Homme Révolté,  de Freud, et j'en passe...Une invitation à fustiger la morale institutionnelle, cette « morale d’esclaves » comme pourrait l’appeler Nietzsche, la substituer de toute évidence à « la morale des maîtres ». Un réquisitoire contre les vendeurs d’arrière-monde. Une gifle à l’Humanité. En effet l’astre/l’axe de l’univers ne tourne qu’au présent dans cette sombre atmosphère aussi rude et sidérante. Par conséquent l´instant présent y est célébré et mis en exergue comme unique facteur de bien-être ou de bonheur. L’idéal ascétique est annihilé et l’homme y est invité à vivre pleinement ses passions et ses désirs dans l’éphémérité des choses. Des mots qui me brassent les biles, m’emmerdent au plus haut point. Un monde grouillant d’énergie, tourbillon volcanique de mots/maux chaudés bondés de philosophie à longueur de pages. Un livre qui émane du fin fond de la thébaïde existentielle et qui peut choquer bien entendu par sa toute puissante tonalité ahurissante, et, l’auteur, est affranchi de toutes contraintes civiles. Mais il le sait et assume pleinement tous les risques du langage, en connaît effectivement toute son utilité apparente : « Le langage recouvre des degrés multiples de compré-hension et d’interprétation de la réalité objective : en verticalité, en transversalité, en affectivité, et il est souvent inutile de parler ». Mais de quelle planète vient John Nash ? Il n’est pas en effet de la planète terre, il est d’un autre souffle, d’une autre vigueur, d’une autre vision, d’une autre pensée…

© Raynaldo Pierre Louis,
Poète-écrivain
République Dominicaine, novembre 2014

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