jeudi 16 juillet 2015

Pour mes fleurs thébaïdales*...



Je suis avant tout..., l'horloge déréglée, la folle pendule tournant à rebours au revers du cosmos, le vieux zéro banal plaqué en vrac au quotient du temps légendaire. Appelle-moi donc nullité parfaite, nihilisme absolu, absurdité féconde ou ridiculité suprême. Poète mouillé-dépouillé, dépourvu de champs/chant, ô cor/corps sans âme/arme, je suis une formidable connerie, une râture migratrice, un virus, une page errante allumée au souffle de l'abime, une feuille d'automne pourrie ondulant dans la brise bavarde. Et pourtant..., je suis quand même conscient d'être quelque chose, de précieux, comme par exemple, une figurine dansant sur un mur, un véritable squelette parcourant les nues du délire, ou une fiente d'oiseau en chute libre entre les lèvres du vide. Ou du verbe. Mon verbe : mon admirable centaure qui se dévore. 

Mais..., comment peut-on prétendre vivre seulement de mots et de pensées dans un monde si matérialiste ? Ouf ! Château de sables au coin des yeux du pâle mage noctambule, somnambule du rêve inaccompli... Je dois de toute façon enterrer ma démence, et caresser mes fleurs thébaïdales*. Personne en effet ne meurt d'amour, mais de poison ou de venin existentiel dans la poitrine de l'univers, et l'amour dit-on, ne sait pas tuer... Mais la mort. La mort, chevauche mon rêve tel despote. Et tombeau. Tombeau. Sarcophage. Pour inhumer mes métaphores défuntes.

Il est des heures ou des saisons où le stoïcisme et la résilience du verbe s'étiolent aux vents de la nuit...

Et les sabots d'acier du cheval sauvage cassés au fond du désert  au plus dense de la nuit ? 

Ô mes fleurs thébaïdales... !
Mes fleurs thébaïdales...
Les fleurs thébaïdales que je caresse...
Ô mes mains parolières...

© Raynaldo Pierre Louis ,
Mardi 14 juillet 2015,
00 : 01 am
( Voyageur sans repère ou la spirale de l'absurde, en cours d'écriture )

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