dimanche 19 avril 2015

Pour la fille en transit dans mes songes


J'ignore qui tu es j'ignore d'où tu viens. Ton origine. Ta nature. Tes griffes... Tes pattes de griffon. J'ignore tout. Oui tout. Absolument tout. Ange. Démon. Diablesse.Sorcière maléfique surgissant des ombres nocturnes catapultées du tartare. Je t'aime comme le soleil sauvage galopant sur les bras de mer. Je t'aime comme la marée montante qui file dans le ciel comme un cerf-volant. Je t'aime comme les récifs de mes aventures de chien, comme la houle dévastatrice naviguant sur ma poitrine. Je t'aime comme une tempête, comme un cyclone enragé sur l’océan, je t’aime comme un cyclope épouvantable, je t'aime d'un amour marin, dans tes infinis mouvements de ressac. Ô ma sirène endiablée, ma hyène tachetée échevelée, j’aime ton rire désagréable dans les déserts de l’amour, et je t'aime avec la rage des vampires assoiffés, insatiables… Ô Reine des Enfers. Perséphone de mon île fermée.Je t'aime tout simplement, parce que tu es ma légende inaccessible, ma pomme infernale de poète maudit, mon raisin impossible du rêve inachevé, ma boite de Pandore sacrée éclatant de l'abîme lumineux. Je t'aime dans la pagaille des mots qui se bousculent , dans la résurrection de la charogne délicieuse. Je t'aime parce que tu es un spectre de grands malheurs, fulgurance fatale d'un ciel déchiré. Je t'aime parce que tu es la mythologie la plus loufoque que j'aie connue. Et je t'aime encore au seuil de cette complexe élégance oxymorique qui fait de toi une fille des nues, étoile grotesque, accrochée au ciel de bronze. Je t'aime dans l'infini pittoresque de la dextérité de tes doigts enchanteurs bénissant les dieux. Ô visage-galaxie resplendissant de beautés stellaires, je t'aime…, parce que tu portes la Voie Lactée dans ton regard qui brûle la planète entière, mais je cherche une pierre qui n'existe pas sur une planète inconnue.

Je t'aime aux innombrables fenêtres aux vents de mes myriades d'antithèses...

© Raynaldo Pierre Louis,
Mardi 7avril 2015,
6h : 46 am

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Commentaires des lecteurs

'' Mais celle dont parle le poète c'est la Gorgone. 
Et pour elle, poète, tu es prêt à te faire petra, petro, pétrifié. 
Te voilà Ti jan Petro qui ose se faufiler dans l'antre d'Aida Ouèdo pour lui offrir ta flamme, ton feu sacré...
Sacré poète ! 
Ô poète maudit, Damballah Ouèdo est pire que l'aspic et ses yeux crachent le feu des volcans. 
Il est le Vésuve et Krakatoa et leurs laves sulfureuses viendront te consumer. 
Tu invoques la reine des enfers... 
Ton obsession est donc Démeter-Céres. 
Ta place, mieux que dans l'espace cybernétique ou interstellaire, est plutôt dans les abysses de l'océan, 
Là où reposent Simbie, Simbie en deux eaux et la Sirène diamant...mais aussi Agoué, Immamou d'amour !
Infortuné poète amoureux, donnerais-tu ta vie pour Erzulie? 
Car, d'elle, Agoué aussi en est épris 
Ah, je maudis ton sort, 
mais puisqu'il te faut aimer, 
Aime, aime très fort 
Aime encore 
Et crève ! ''

Jacques Jean-Baptiste 

"... Comme le soleil sauvage galopant sur les bras de mer...
Comme une tempête, comme un cyclone enragé sur l'océan...
Avec la rage des vampires assoiffés..."

Définitivement, Raynaldo n'est pas un non-violent... Il fallait y penser! 

Si j'étais cette sirène endiablée et reine des enfers, je me tapirais au plus profond des abîmes de la Fosse des Mariannes. Non, je me laisserais pas attraper! Les intentions de Raynaldo ne sont pas pures et pourraient même être illégales... Par mesure de précaution, m jete m !

Paul Jeremie 


'' lè timoun dechennen
mande gombo cho
san pitye
yo bali l 
nan de plan men l
men plis li pi prè foli
se plis l ap fè bèl pwezi ''

Bobby Paul 2015

'' Prise de risque poétique, si l'enchanteresse se révélait finalement démon , sorcière maléfique .... propre à réveiller les cordes maudites de la condition humaine . ''

Dominique Oriata Tron 


'' Très beau! Toujours ces vers uniques qui te caractérisent, mon cher Ray ! ''

Patricia Hourra

'' Superbe !!! Totalement charmée pour ma part par ces lignes émouvantes… élégantes, en mesure de placer l’autre avant soi, mais également par la beauté particulière de chaque transition !!! Pour n’en citer qu’une, je songe notamment à cette quête de l’inaccessible !!! Il me semble qu’afin d’éviter de prendre le risque d’être négligée… dédaignée, une conquête doit éviter de se montrer trop aisée !!! Quant aux inaccessibilités, elles savent parfois se métamorphoser en une myriade d’accessibilités !!! Je te remercie infiniment pour cet exquis partage Raynaldo et me permets de conclure en citant François Coppée : « Dieu voulut résumer les charmes de la femme en un seul, mais qui fut le plus essentiel, et mit dans son regard tout l’infini du ciel. »  Ci-dessous, Hades and Perséphone. ''

Agnes Mecrire



'' Beau texte. Un peu excessif. ''

Nadine Magloire